Après la place Gambetta et les rives du port en 2001, la ville de Vannes a lancé en 2011 une campagne de ravalement obligatoire sur le quartier Saint-Vincent- Poids public- Poissonnerie. 24 chantiers sont terminés, seize sont en cours ou vont démarrer et sept sont en diagnostic, soit 47 immeubles sur 60. Pour aider les propriétaires à faire face aux dépenses, la Ville consacre chaque année plus de 400 000 € d’aides, une enveloppe qui devrait encore s’étoffer à partir de 2021 (500 000 €).
L’aide de la ville s’élève à 30 % du montant hors taxe plafonnée (*), soit 10 % de plus que celle accordée sur l’ensemble du secteur patrimonial remarquable (47 ha) où le ravalement n’est pas obligatoire. Un coup de pouce bienvenu pour les propriétaires, l’ampleur des chantiers étant très variable : du simple coup de peinture à la restauration lourde de la façade, voire des cours intérieures. Ici, la Ville fera un chèque de 7 000 €, là de 176 000 € sachant que pour le ou les propriétaires, le coût peut être trois fois supérieur !
Guy-Claude Roman, un des treize copropriétaires du 13 de la rue Saint-Vincent, ne sait pas encore exactement quel sera le montant total de l’aide de la ville pour le chantier de cet immeuble de 1687 en partie conçu par l’architecte vannetais Olivier Delourme (dont la copropriété a symboliquement pris le nom).
Un chantier marathon de 700 jours, études comprises, interrompu par la Covid et d’un montant de plusieurs centaines de milliers d’euros. « Il a fallu faire un travail de dentiste », dit Guy-Claude Roman. Il a fallu démonter la façade rue Saint-Vincent dont le tuffeau était en mauvais état et la refaire en amenant 34 tonnes de tuffeau, et surtout lancer d’importants travaux de restauration sur les bâtiments perpendiculaires situés derrière l’immeuble en façade. « Une des ailes était en péril, les infiltrations ayant provoqué un affaissement des pans de bois de 30 cm ce qui a descellé la charpente », explique le copropriétaire.
Pour sauver le bâtiment, il a donc fallu mouler des bouts de charpente en résine pour remplacer 6 m de bois. À ces lourds travaux s’ajoutaient les huisseries et fenêtres, la refonte du système d’évacuation pluviales, et la restauration des magnifiques pans de bois en arêtes de poisson.
« Dans la gestion du dossier, nous avons rencontré deux problèmes, confie Guy-Claude Roman : une discrimination entre les propriétaires selon qu’ils pouvaient ou non récupérer la TVA, et le fait que la toiture n’était pas prise en compte. Combien d’aides aura-t-on ? Je vais les relancer. On attend une subvention à la hauteur de l’effort qu’on a fait ». Un effort disproportionné pour plusieurs copropriétaires qui ont vendu ou qui s’apprêtent à le faire.
(*) 200 € par m² de façade ravalée ou restaurée dans le cadre d’un immeuble classique, 300 € dans le cadre d’un immeuble à pans de bois ou d’un immeuble classé ou inscrit au titre des monuments historiques. Le département et la Drac proposent aussi des aides à hauteur de 10 000 € et 5 000 € maximum.