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Gard : le pouvoir politique des francs-maçons entre fantasme et réalité – Midi Libre

Gard : le pouvoir politique des francs-maçons entre fantasme et réalité – Midi Libre

Nimbée de mystère, la franc-maçonnerie aiguise aujourd’hui encore les curiosités auprès de la population, comme l’explique notre confrère Jacques Molénat. Qu’elles soient masculines, féminines ou mixtes, la plupart des obédiences ont trouvé terreau dans le département comme le prouve le nombre plutôt élevé de personnalités gardoises membres de loges. Des loges qui jouent parfois de leur influence, notamment en politique, même si de nombreux frères et sœurs s’en défendent
Les frères du Grand Orient ont connu un âge d’or au conseil général du Gard jusqu’aux années 2000. C’était le temps où Georges Benedetti ponctuait ses interventions en assemblée par "J’ai dit", formule concluant chacune des prises de parole dans les temples. Le socialiste a présidé quelques mois le Département.
Trois autres élus de gauche, initiés, ont aussi dirigé la collectivité : Gilbert Baumet, Alain Journet et Jean Denat. Plus récemment, Alexandre Pissas, qui a assuré un intérim présidentiel d’un mois, s’est entouré de deux autres frères, Lionel Beretti et Nicolas Nadal. "Que le président du Sdis adoube le patron du syndicat Sud des pompiers, ce n’est pas neutre", commente un membre d’une loge nîmoise.
Durant cette époque d’abondance, jeunes directeurs de cabinet passés sous le bandeau, Sébastien Arnaux et Christophe Galle sont aujourd’hui à la tête de l’établissement public du Pont du Gard. Mairie, chambre de commerce, Cobaty… Tous les lieux de pouvoir continuent d’avoir leurs frères. Mais ils semblent moins nombreux. Les francs-maçons sont beaucoup plus rétifs à accueillir dans leurs ateliers des élus en place.

Les loges de la franc-maçonnerie dans le Gard.
Les loges de la franc-maçonnerie dans le Gard. Midi Libre

"Certains s’imaginent que cela va optimiser leur carrière et étendre leur champ relationnel. Lorsqu’ils comprennent que cela exige un long chemin d’humilité et d’introspection, ils abandonnent", confie un membre nîmois de la GLF.
Avec patience et construction dans la loge, la franc-maçonnerie peut se révéler un réseau utile. "Je connais des personnes qui n’auraient pas fait la même carrière si elles n’étaient pas passées par le temple", affirme le profane Fabrice Verdier.
J’ai constaté que sur les enjeux de pouvoir c’étaient des francs- maçons qui s’affrontaient entre eux
L’ancien sénateur (PS) Simon Sutour, lui aussi non initié, ne croit pas du tout à l’influence d’un pouvoir occulte qui déciderait de tout sur tout. "J’ai constaté que sur les enjeux de pouvoir c’étaient des francs- maçons qui s’affrontaient entre eux."
Dans le monde politique comme dans celui des affaires. Les frères ennemis Henry Douais et Éric Giraudier se sont livrés une guerre mémorable lors d’élections consulaires. à l’inverse, la franc-maçonnerie est volontiers œcuménique.
Franck Proust, alors conseiller municipal d’opposition, a cohabité en bonne harmonie avec Christian Lacour, adjoint du maire PC Alain Clary. Devenu à son tour adjoint UMP, il en a fait de même avec le conseiller général PS Bernard Casaurang.
"Le poids politique des maçons est à la marge", estime le patron de Nîmes Métropole qui ne fréquente plus sa loge de la GLF. "Quand on m’aborde d’un signe fraternel, j’ai tendance à faire deux pas en arrière." L’élu LR Richard Tibérino, qui n’est plus du tout assidu à la GLNF, reconnaît qu’"on m’a demandé par le passé de faire sauter quelques PV, mais ça s’arrête là."
Celles et ceux qui entrent en maçonnerie le font pour des raisons humanistes et sincères
Aucune société humaine n’est juste et parfaite. "Il peut y avoir des marchands dans le Temple, mais ils sont vite repoussés au large du parvis", déclare le frère protestant de la GLNF et élu nîmois Daniel Valade. "La grande majorité de celles et ceux qui entrent en maçonnerie, toutes obédiences confondues, le fait pour des raisons humanistes et sincères", déclare un autre membre de la GLNF.
L’influence fantasmée est aussi alimentée par le secret d’appartenance derrière lequel s’abritent parfois les rares brebis galeuses.
"J’ai été approché à deux reprises et j’ai décliné chaque fois, à cause de mon activité politique. Je ne souhaite pas mélanger les genres", avoue Fabrice Verdier, président de la communauté de communes Pays d’Uzès qui, par le passé en tant que premier fédéral gardois du PS, confie "avoir été victime plusieurs fois de ces solidarités. à chaque congrès, j’avais contre moi un candidat validé par certains francs-maçons qui étaient à la manœuvre".
Maire de Marguerittes et conseiller départemental, Rémy Nicolas décrit une situation semblable. "En 2015, lors des élections départementales, il était question que je sois candidat à l’époque pour le PS. Mais Jean Denat a fait le choix de soutenir William Portal. Le pouvoir de la maçonnerie a été plus puissant que la volonté des militants."

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