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Réfection totale pour l’historique esplanade de Nice. Les bâtiments passent au décroûtage, à l’enduit et à une peinture unique imposée à toutes les entreprises chargées du lifting géant.
Remodeling total pour les Galeries Lafayette. Intérieur. Extérieur, avec un ravalement complet des arcades et surtout de leurs façades classées. Car ce magasin qui parle aux Niçois et qui est l’un des plus vieux de la ville (1916), occupe tout un pâté de maison délimité par l’avenue Jean-Médecin, les rues Hôtel-des-Postes, Gioffredo et Sacha-Guitry.
Autant dire que refaire les façades de cet îlot ne fut pas une mince affaire. Comme pour les autres bâtiments de l’esplanade d’ailleurs, puisqu’un ravalement général, entrepris début 2020, concerne actuellement toute la place et pour plusieurs mois encore.
Un gros chantier, que la Ville accompagne d’une subvention de 40%. Car la peinture minérale silicatée, réputée pour sa bonne tenue chromatique dans le temps, indispensable au ravalement en bonne et due forme de ce joyau patrimonial datant des années 1820-1830, coûte cher: huit fois plus que la peinture utilisée habituellement dans le bâtiment.
On comprend pourquoi les copropriétaires des immeubles ocre rouge aux persiennes amande, ont parfois du mal à débourser plusieurs centaines de milliers d’euros. D’où la subvention municipale pour ces façades situées en périmètres classés. « Pour toute la place Masséna, la Ville contribue à hauteur de 2 millions d’euros », chiffre le maire.
Une manne destinée à la rénovation et à l’uniformisation de la place. Car durant des années, on a eu sous les yeux, un curieux dégradé de couleurs parfois incompris des Niçois. Du rose, de l’orange, du rouge brique… Plusieurs tons anarchiques autant qu’anachroniques ? Christian Estrosi fournit l’explication: « De tout temps, ce fut toujours la même couleur, mais ce n’était pas le même produit d’un immeuble à l’autre. Et au fil du temps, ces divers produits ont vieilli différemment. »
C’en est fini de ces gammes désunies. Sur cette place réalisée par le Consiglio d’Ornato, portant le nom du maréchal d’empire André Masséna, il y aura de la rigueur urbanistique. « Avec l’architecte des Bâtiments de France, conclut Christian Estrosi, on a déterminé un mélange chimique qui ne va pas bouger durant des années… »
Chris Stramigioli, représentant l’entreprise niçoise du même nom, spécialisée dans le ravalement, connaît bien la problématique des façades aux rouges parfois capricieux.
Ses techniciens sont présents sur la place. Ses ouvriers ont engagé les travaux après le premier confinement, sur les façades d’une partie de l’immeuble situé en face des Galeries Lafayette, faisant l’angle entre Jean-Médecin et la piétonne.
« Il nous reste deux copropriétés à refaire, à partir de novembre, sur un immeuble faisant l’angle de la place Masséna et de la rue Gioffredo, précise le responsable. On terminera en février ou mars de l’année prochaine. »
« Plus compliqué qu’ailleurs »
Refaire les façades de Masséna? « C’est un peu plus compliqué qu’ailleurs. Nous, on a eu le plus gros ravalement effectué. On a fait un décroûtage à 100%. C’est-à-dire qu’on a tout enlevé jusqu’au mur qui soutient l’immeuble. Ensuite, on a tout réenduit, comme avant, avec des enduits à base de chaux. »
« Ce n’était pas le cas avant »
Et la teinte alors? « L’architecte des Bâtiments de France a imposé une couleur et un fournisseur uniques pour toutes les entreprises, ce qui n’était pas le cas avant. Quand la place Masséna sera terminée, la couleur sera pareille partout. La peinture utilisée est moderne et bénéficie de très grosses garanties. La Ville a demandé vingt ans de garantie, donc normalement, pendant vingt ans, il n’y aura aucun problème d’altération de la peinture. »
Il s’en est passé des choses depuis 1916. Année durant laquelle, Théophile Bader et Alphonse Kahn choisissent d’installer la toute première succursale des Galeries Lafayette à Nice, place Masséna. À l’image du vaisseau parisien du boulevard Haussmann. Grand hall, verrière…
Tout y est, version provinciale. Puis, régulièrement, le magasin niçois subit des transformations. Jusqu’à la dernière en date, une reconfiguration totale, définissant une nouvelle identité visuelle dès 2014.
De nouveaux espaces apparaissent successivement: maroquinerie luxe, beauté, bijouterie, enfant, homme, maison et art de vivre…
Accessible à la clientèle sur cinq niveaux (le 6e étant destiné aux réserves et services), lumineux, ce grand magasin a prouvé qu’il savait traverser les décennies en se remettant régulièrement en question.
Sans oublier la connotation écologique: depuis 2016, le toit accueille quatre ruches et des milliers d’abeilles, lesquelles produisent chaque année, environ 40 kg de miel offert aux collaborateurs et à une sélection de clients.
À ce jour, deux édifices sur quatre ont terminé leurs travaux : l’immeuble est des Galeries Lafayette et le palais ouest (1 à 3, place Masséna) pour une subvention municipale totale de 1.033.453 euros, dont 828.317 déjà versés.
Certaines copropriétés, déjà endettées par des travaux antérieurs ou soumises à des difficultés de gestion, ont rencontré des difficultés pour répondre aux demandes de restauration dans un délai raisonnable.
Mais il y a l’importance historique, patrimoniale et urbaine du site, son rôle majeur dans l’attractivité et le développement touristique de la cité, sa localisation au cœur de l’aire de valorisation architecturale et paysagère associée à la candidature de Nice au patrimoine mondial de l’Unesco.
Voilà pourquoi, le conseil municipal a prolongé le dispositif de subvention exceptionnelle.
Cette prolongation, destinée à un traitement global de la place aussi rapidement que possible, permet aujourd’hui la finalisation des travaux déjà engagés sur deux copropriétés (1 à 7, avenue Jean-Médecin) pour 780.764 euros et un démarrage du ravalement au droit de l’immeuble nord du palais est (11, place Masséna) pour 191.488 euros.
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