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Publié le 14 février 2022 à 16h05, EnvirobatBDM
Du fait de la culture du riz en Camargue, une importante quantité de paille de riz est disponible dans les Bouches-du-Rhône. Cette quantité est estimée à environ 50 000 tonnes chaque année. Cette matière, riche en silice, est difficilement valorisable par retour au sol. Elle est fréquemment brûlée, ce qui pose des problématiques importantes pour la qualité de l’air.
Comme toutes les pailles de céréales, un débouché comme isolant est possible et depuis de nombreuses années, des essais ont été faits par les acteurs de l’écoconstruction : réalisation d’isolation par l’extérieur en vrac, incorporation dans des bétons, mise en œuvre de bottes en caisson…
En 2018, l’industriel FBT Isolation lance la commercialisation de premiers panneaux semi-rigides manufacturés. Bénéficiant d’une bonne conductivité thermique (0,039 Watt par mètre-kelvin) et classés A+ pour la qualité de l’air intérieur, ces produits sont mis en œuvre de manière classique en isolation par l’intérieur de parois verticales ou en toiture (plancher, plafond, rampants). En novembre 2019, ils ont obtenu deux Atex (Appréciation technique expérimentale) de la part du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), valables trois ans. Ils sont également labellisés « Produit biosourcé +, filière française » par l’association Karibati.
En mars 2021, un rapport sur la caractérisation de la paille de riz, porté par le RFCP (Réseau français de la construction paille) et réalisé par le FCBA (Forêt cellulose bois-construction ameublement), a été publié, illustrant les bonnes aptitudes de ce matériau mis en bottes. Ces nouveaux essais constituent une étape supplémentaire pour une intégration dans les règles professionnelles de la construction en paille.
TPBM : Pourquoi choisir paille de riz dans le projet de l’Atelier Luma ?
Louis Cadhilac : L’Atelier Luma à Arles nous a suggéré de nous intéresser à la paille de riz pour l’isolation de la toiture du bâtiment. Le maître d’ouvrage vise le niveau BDM Or [Bâtiments durables méditerranéens, NDLR] en construction et il était important d’intégrer des matériaux durables. Nous avons été séduits par la grande qualité thermique de la paille de riz. Les panneaux ne sont pas nocifs pour l’homme lors de leur pose, comme peut l’être la laine de roche ou de verre. Ils se découpent facilement avec une scie égoïne. Nous avons opté pour une double épaisseur de panneaux en paille de riz pour isoler les 2 000 m2 de toiture en sarking*. Nous voulions une épaisseur de 24 cm.
Quels sont les principaux atouts de la paille de riz ?
C’est d’abord une alternative locale aux matériaux classiques. Les déchets dans les rizières de Camargue sont transformés dans une usine de l’Isère qui fabrique des panneaux de 60 x 40 cm avec des épaisseurs variables. Ils sont faciles à mettre en œuvre que ce soit en sarking sur une charpente ou en isolant vertical.
En effet, la paille de riz se prête à toutes les isolations pour un coût similaire aux produits standards, de plus elle se renouvelle à chaque récolte. Sa résistance thermique est très élevée. Le matériau est moins dense et moins lourd que la fibre de bois. Il se manipule facilement et ne demande aucune protection particulière car il n’est pas nocif.
Propos recueillis par Isabelle Cambos
* Le sarking, ou isolation continue, est un procédé où l’idée est de faire une isolation de la toiture par l’extérieur grâce à un « second toit ». En réalité, on rehausse la toiture en disposant l’isolant sous le toit.
– www.fbt-isol.com
– www.rfcp.fr/recherche-developpement-pv-dessais
– www.atelier-luma.org/projets/paille-de-riz
– www.enviroboite.net/isolation-thermique-par-l-exterieur-en-paille-de-riz-dossier-d-aide-a-la-realisation
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