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LISBONNE :Des milliers de responsables politiques, d’experts et défenseurs de l’environnement sont rassemblés depuis lundi à Lisbonne à l’appel de l’ONU pour oeuvrer à la préservation de la santé fragile des océans et éviter les « effets en cascade » qui menacent l’environnement et l’humanité.
« Malheureusement, nous avons pris l’océan pour acquis. Nous sommes actuellement confrontés à ce que j’appellerais un état d’urgence des océans », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, le Portugais Antonio Guterres.
« L’océan n’est pas un dépotoir. Il n’est pas une source de pillage infinie. C’est un système fragile dont nous dépendons tous » et « notre échec à préserver l’océan aura des effets en cascade », a-t-il prévenu dans son discours d’ouverture de cette conférence de cinq jours, plusieurs fois reportée pour cause de pandémie alors qu’elle devait d’abord se tenir en avril 2020.
Dans son allocution, le président de l’archipel des Palaos, Surangel Whipps Jr, a plaidé en faveur d’un moratoire visant à protéger les fonds marins de l’extraction des métaux rares nécessaires à la fabrication de batteries électriques.
« L’exploitation minière des fonds marins compromet l’intégrité de notre habitat océanique et devrait être découragée dans toute la mesure du possible », a-t-il déclaré, au côté du Premier ministre de Fidji, Frank Bainimarama.
« L’exploitation minière, où qu’elle se produise, est bien connue pour avoir des coûts environnementaux », a déclaré Sylvia Earle, ancienne directrice scientifique à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Qui regarde?
« Sur la terre ferme, nous pouvons au moins surveiller, voir et résoudre les problèmes, et minimiser les dégâts. Six mille mètres (20 000 pieds) sous la surface, qui regarde? », a-t-elle ajouté.
Alors que moins de 10% des océans du monde sont actuellement protégés, 100 pays ont rejoint une coalition préconisant de réserver 30% de la surface terrestre et océanique de la planète à des zones protégées d’ici 2030, a annoncé le ministre britannique Zac Goldsmith.
Cette initiative pourrait être la pierre angulaire d’un traité qui devrait être finalisé lors du sommet des Nations unies sur la biodiversité qui se tiendra en décembre à Montréal. Elle est soutenue par les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne, le Mexique, le Canada, le Japon et l’Inde, mais la Chine, la Russie, l’Indonésie et le Brésil ne l’ont pas encore rejointe.
« En travaillant avec des scientifiques, nous avons décidé qu’il fallait que 30% de notre zone maritime soit protégée, et nous l’avons fait », a déclaré à l’AFP le président sortant colombien Ivan Duque.
Plus de la moitié des zones marines nouvellement protégées seront des zones interdites à la pêche, à l’exploitation minière, au forage ou à d’autres activités extractives, a-t-il précisé.
Les mers, qui recouvrent plus des deux tiers de la surface de la planète, génèrent la moitié de l’oxygène que nous respirons et représentent une source vitale de protéines pour le quotidien de milliards de personnes.
L’océan joue par ailleurs un rôle clé pour la vie sur Terre en mitigeant les impacts du changement climatique. Mais le coût en est considérable.
En absorbant environ un quart de la pollution au CO2, alors même que les émissions ont augmenté de 50% au cours des 60 dernières années, la mer est devenue plus acide, déstabilisant les chaînes alimentaires aquatiques et réduisant sa capacité à capter toujours plus de gaz carbonique.
Et, en résorbant plus de 90% de l’excès de chaleur provoqué par le réchauffement climatique, l’océan subit de puissantes vagues de chaleur marine qui détruisent de précieux récifs coralliens et les zones mortes privées d’oxygène se répandent.
«Dévastation»
« Nous n’avons encore qu’une petite idée de l’ampleur de la dévastation provoquée par le changement climatique sur la santé des océans », a affirmé Charlotte de Fontaubert, principale experte de l’économie bleue à la Banque mondiale.
Au rythme actuel, la pollution plastique va tripler d’ici 2060, à un milliard de tonnes par an, selon un rapport récent de l’OCDE.
Déjà, les micro-plastiques provoquent chaque année la mort d’un million d’oiseaux et de plus de 100.000 mammifères marins.
Le problème de la surpêche est également au programme de la conférence de cinq jours, organisée conjointement par le Portugal et le Kenya.
« Au moins un tiers des stocks de poissons sauvages sont trop pêchés », commente à l’AFP Kathryn Mathews, directrice scientifique de l’ONG américaine Oceana.
« Des navires de pêche illégaux font des ravages en toute impunité, en eaux côtières comme en haute mer », souligne-t-elle.
Autre sujet central: « l’alimentation bleue », censée faire des océans un moyen de subsistance à la fois durable et socialement responsable.
De nombreux ministres et quelques chefs d’Etat dont le président français Emmanuel Macron, attendu jeudi, participeront à cette réunion qui, pourtant, n’a pas vocation à devenir une séance de négociations formelles.
Certains participants en profiteront néanmoins pour défendre une politique ambitieuse pour les océans en vue des deux sommets cruciaux qui se tiendront en fin d’année: la conférence de l’ONU sur le climat COP27 en novembre en Egypte, suivie en décembre par la très attendue conférence des Nations unies sur la biodiversité COP15, qui se déroulera au Canada sous présidence chinoise.
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ISTANBUL : Le président turc Recep Tayyip Erdogan a obtenu « la pleine coopération » de la Finlande et de la Suède contre les combattants kurdes du PKK et leurs alliés, a annoncé la présidence turque mardi soir dans un communiqué.
La Turquie a donné son accord à l’entrée dans l’Otan de ces deux pays nordiques au terme de plus de trois heures de discussions mardi à Madrid, en marge du sommet de l’Alliance atlantique.
« La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », a déclaré la présidence turque dans son communiqué.
L’accord a été signé mardi soir devant les caméras par les chefs de la diplomatie des trois pays concernés.
Les deux pays candidats se sont engagés à « la pleine coopération avec la Turquie dans la lutte » contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste, ainsi que contre les mouvements qui lui sont affiliés, est-il précisé dans ce texte.
Helsinki et Stockholm s’engagent également à « faire preuve de solidarité avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes ».
De même, les deux capitales se sont accordées pour ne « pas imposer de restrictions ou d’embargo sur les industries de défense », a poursuivi la présidence turque.
Il s’agissait des principales revendications de la Turquie pour lever son objection à l’élargissement de l’Otan à la Suède et à la Finlande.
La présidence turque affirme encore que les deux nouveaux entrants prendront « des mesures concrètes pour l’extradition des criminels terroristes » de leur territoires et pour « interdire les activités de collecte de fonds et de recrutement du PKK et de ses affiliés » chez eux.
Enfin, elle se félicite du fait que le mouvement « Fetö » du prédicateur Fetullah Gülen, installé aux Etats-Unis et que M. Erdogan tient pour responsable de la tentative de coup d’Etat de 2016, soit reconnu comme « une organisation terroriste » au même titre que le PKK, les YPG et les autres.
Elle y voit « une étape très importante dans la dimension internationale de la lutte de la Turquie » contre le terrorisme.
Les pays de l’Otan vont « inviter » officiellement mercredi ces deux pays à rejoindre l’Alliance après la levée du veto turc, a pour sa part annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg devant la presse à Madrid.
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CHATEAU D’ELMAU : Les puissances industrielles du G7, réunies jusqu’à mardi en Bavière, ont proposé un éventail de réponses aux crises mondiales, de la guerre en Ukraine aux menaces de pénuries alimentaires en passant par le péril climatique.
Guerre en Ukraine
Les alliés ont promis de fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique et de rester aux côtés de l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ».
L’aide financière débloquée pour ce pays en 2022 atteint désormais 29,5 milliards de dollars. Il devrait aussi recevoir de nouveaux armements, notamment des missiles antiaériens américains sophistiqués.
Pour tarir davantage les revenus de la Russie, le G7 prévoit aussi de « travailler » à un plafonnement du prix du pétrole russe et d’imposer une interdiction de l’importation d’or russe.
Pour contrôler le prix de l' »or noir » vendu par la Russie, les sept pays « envisagent une série d’approches », y compris « une éventuelle interdiction de tous les services qui permettent le transport maritime du pétrole brut et des produits pétroliers russes », à moins que le pétrole ne soit acheté en-dessous du plafond qui serait fixé.
Chine
Les dirigeants du G7 ont dénoncé les pratiques commerciales internationales « non transparentes et faussant le marché » de la Chine.
Ils veulent ainsi s’affranchir de la dépendance à l’égard de la Chine, en « favorisant la diversification et la résistance à la coercition économique » et en « réduisant les dépendances stratégiques ».
Les dirigeants du G7 ont également fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Chine, l’exhortant à respecter les libertés fondamentales. Ils ont souligné que la situation au Tibet et au Xinjiang, où sévit le « travail forcé », les « préoccupait grandement ».
Le communiqué final exhorte également la Chine à « honorer ses engagements » au titre de la déclaration commune sino-britannique, garantissant à Hong Kong certaines libertés et son autonomie pendant 50 ans dans le cadre du modèle « Un pays, deux systèmes ».
Crise alimentaire
Le G7 s’est engagé à verser 4,5 milliards de dollars supplémentaires pour atténuer la crise alimentaire mondiale, portant le total des engagements communs à 14 milliards de dollars sur l’année.
Les sept puissances ont également appelé pays et entreprises disposant d’importants stocks de nourriture à assumer leurs responsabilités pour atténuer la crise alimentaire déclenchée par l’invasion de l’Ukraine.
Elles exhortent aussi « tous les pays à éviter le stockage excessif de denrées alimentaires, qui peut entraîner de nouvelles hausses de prix ».
Climat
Le G7 a souligné « l’urgence accrue d’agir » pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 43% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019.
Il s’est engagé à ce que le secteur routier soit « fortement décarboné d’ici à 2030 ».
Le sommet a aussi convenu de créer un « Club Climat » composé de pays volontaires pour coordonner et accélérer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique.
Énergie
Le G7 s’est engagé à mettre fin, d’ici à la fin de 2022, à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l’énergie à base de combustibles fossiles non exploités. Toutefois, face à la ruée sur les sources d’énergie alternatives pour s’émanciper des combustibles fossiles russes, le G7 a convenu que des investissements publics pouvaient être réalisés dans le secteur du gaz « à titre de réponse provisoire ».
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PARIS: Le sextuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton a réagi mardi à des propos racistes de l’ancien pilote brésilien Nelson Piquet le concernant, en rappelant que « ces mentalités archaïques (devaient) changer ».
« Ce sont plus que des paroles. Ces mentalités archaïques doivent changer et n’ont pas de place dans notre sport », a tweeté le Britannique.
« J’ai été entouré de comportements tels que celui-là et pris pour cible toute ma vie. Il y a eu du temps pour apprendre, maintenant est venu le temps de l’action », a ajouté le pilote de l’écurie Mercedes, actuellement 6e du Championnat du monde 2022.
Dans un entretien datant de novembre 2021, Piquet a utilisé le mot « petit noir » ( « neguinho » en brésilien) pour parler d’Hamilton en revenant sur un incident impliquant le Britannique et le Néerlandais Max Verstappen au premier tour du Grand Prix de Grande-Bretagne 2021.
« Le petit noir a mis sa voiture et l’a laissée parce qu’il n’y avait aucun moyen pour lui de dépasser deux voitures dans ce virage », avait déclaré Piquet, triple champion du monde de F1, dans cette interview vidéo accordée au site Motorsports.com.
« Il l’a fait pour l’emmerder. Sa chance est que seul l’autre (Verstappen) s’est fait baiser », avait ajouté Piquet, qui est le père de la compagne de Verstappen et qui fait partie des soutiens du chef d’Etat brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Les propos de Piquet ont été condamnés par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et Formula 1, l’organisateur du Championnat du monde de F1.
« Les propos discriminatoires ou racistes sont inacceptables sous quelque forme que ce soit et n’ont pas leur place dans la société », a réagi Formula 1 dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Lewis est un ambassadeur incroyable pour notre sport et mérite le respect », estime Formula 1 au sujet du septuple champion du monde. « Ses efforts inlassables pour accroître la diversité et l’inclusion sont une leçon pour beaucoup et un engagement de la part de la F1 ».
De son côté, la FIA « condamne avec virulence tout propos ou comportement raciste ou discriminatoire qui n’a pas de place dans le sport ou dans la société ».
« Nous faisons part de notre solidarité à Lewis Hamilton et soutenons totalement son engagement pour l’égalité, la diversité et l’inclusion dans le sport auto ».
« Nous condamnons dans les termes les plus forts toute utilisation d’un langage raciste ou discriminatoire de quelque nature que ce soit », a également réagi l’écurie Mercedes.
« Lewis a été le fer de lance des efforts de notre sport pour combattre le racisme, et il est un véritable champion de la diversité sur et en dehors des pistes », rappelle le communiqué.
Hamilton s’est fortement impliqué dans le mouvement « Black lives matter » en 2020. A son initiative, certains pilotes ont posé un genou à terre avant les courses en signe de soutien, et la couleur des monoplaces Mercedes est passée du gris au noir jusqu’à la fin de la saison 2021.
